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I

PRÉLUDE





AUTOMNE, 1683.
Le dernier navire attendu de France entre dans le port de Montréal. Fatigué de sa course hasardeuse, il replie ses voiles. Parmi les agrès, les matelots s’affairent, fouettés par les ordres des officiers.

Foule sur la rive. Les hommes attendent les lettres venant de la métropole, non pas seulement mère patrie, mais la Patrie. Une lueur de convoitise s’allume dans l’œil des femmes : M. Le Ber aura demain de nouveaux colifichets à vendre. Mélancolie chez tous à la pensée du long hiver tout proche.

On se montre sur le pont un bel officier, magnifiquement vêtu. Un nouveau, frais émoulu de