aucun des siens ne signera à l’acte de décès. Cette entrée au couvent, juste à la veille du mariage, révèle à d’Iberville que Geneviève l’a attendu, qu’elle l’aime toujours. Le réveil est brutal ; il a pleinement le sentiment d’avoir gâché un amour. Sa vie conjugale en sera empoisonnée. La première année du mariage passée, il fera en sorte de se tenir éloigné de sa femme. Elle se fixera définitivement en France, où elle vivra avec son beau-frère de Sérigny, d’abord à La Rochelle, puis à Rochefort quand Sérigny en deviendra le gouverneur. Même lorsque d’Iberville sera en France, les deux époux vivront séparés la plupart du temps. Une des filles de Marie-Thérèse épousera le fils de ce Sérigny et fondera la lignée, encore existante, des comtes de Sérigny. Marie-Thérèse est douée d’un caractère difficile, comme le démontreront les ennuis de son mariage avec le comte de Béthune, lieutenant général des armées du roi, qu’elle épousera après la mort de M. d’Iberville. Ainsi Geneviève sera vengée. Mais l’apprendra-t-elle jamais, dans sa cellule de l’Hôtel-Dieu ?
Un mois après son mariage, Pierre Le Moyne passe en France avec sa femme. Cette fois, cédant à ses instances et à celles de Frontenac, le roi décide d’emporter Fort-Nelson. Au printemps de 1694, d’Iberville revient avec trois navires de la marine royale, la Salamandre, le Poli et l’Envieux,