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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

mes. À onze heures de la nuit, on se met à la besogne.

La petite ville formait un rectangle entouré d’une palissade, ouverte à chaque extrémité par une porte. Les habitants se divisaient en deux camps, celui des partisans des Stuarts dirigé par Schuyler et Glen et les tenants de Guillaume d’Orange nouvellement installé sur le trône d’Angleterre. Le major Glen conseillait la prudence, mais les villageois ne l’écoutaient plus guère : ils laissaient la garde de leurs portes, par manière de dérision, à des hommes de neige. À l’intérieur de la palissade, près de la porte de l’est, se trouvait un blockhaus, gardé par le lieutenant Talmadge et huit miliciens du Connecticut.

Pendant que d’Iberville et de Montesson vont se rendre maîtres de la porte donnant sur Orange, Sainte-Hélène et Mantet entrent par l’autre. Les deux groupes se joignant, après avoir fait le tour de la palissade, poussent les whoop de guerre. M. de Mantet enfonce la porte du blockhaus, y met le feu et passe la garnison au fil de l’épée. Le reste du détachement monte à l’assaut des maisons. Ivres de fureur, Canadiens et sauvages n’épargnent rien : hommes, femmes, enfants tombent sous la hache ou le couteau. Aucune résistance, sauf à la maison d’Adam Vrooman. De Montigny y est blessé de deux coups de pertui-