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À LA BAIE D’HUDSON

        Sachant ce qui lui pend ;
Et je dirai, sans être des plus bestes,
        Tu n’as que mon reste,
                Roi,
        Tu n’as que mon reste.

Il s’entend avec la comtesse lorsqu’il en est éloigné. Anne ne se plaît qu’à la compagnie de Mlle d’Outrelaise, l’autre Divine, dans son salon de l’Arsenal, où elle tient bureau de bel esprit. Mais, si elle ne peut souffrir la présence de son mari, l’ancienne favorite de Mlle de Montpensier, la Maréchale de camp de la Fronde, lui assure toutes les protections possibles.

Toujours remuant malgré son grand âge, mais toujours clairvoyant aussi, M. de Frontenac décide de frapper à la source du mal. Comme d’Iberville, il comprend que les Anglais poussent les Iroquois. Il revient à sa politique d’autrefois : se concilier les bonnes grâces ou, du moins, la neutralité des Iroquois dont l’hostilité paralyse la colonie. Déjà, avant de quitter Paris, il a chargé Le Moyne de Sérigny de porter aux chefs prisonniers, envoyés à Marseille par Denonville, une lettre où il annonçait : « le calumet de paix ne sera plus violé, et la natte du sang sera lavée avec l’eau du fleuve ».

Dès son arrivée à Québec, il forme trois partis