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À LA BAIE D’HUDSON

toutes ses forces. Sans cesse, partout, en toute circonstance, il combattra l’ennemi du pays qu’il veut fonder. Mais il n’aura les ressources voulues, pour arriver à une solution prompte et définitive, qu’une fois, tout à la fin de sa carrière. Il sera bien près de réussir, mais il mourra et la Nouvelle-France mourra, quelques années après, de sa mort.


1689 ! Année sombre pour la Nouvelle-France. Soudoyés par les Anglais, irrités aussi par les vexations stupides de Denonville et de son prédécesseur, les Iroquois fondent sur la colonie. À l’aube du 5 août, 1 500 d’entre eux, poussant leurs terribles whoop, whoop, tombent sur les habitants de Lachine. Ils tuent, scalpent les hommes, ouvrent le ventre des femmes enceintes pour ensuite rôtir leurs enfants à la broche.

Denonville, dans Montréal et sans ressources, perd la tête. Qui pourrait arrêter l’élan des hordes barbares ? Qui ? Les Le Moyne. Ces diables d’hommes ne reculent devant aucun danger, ils réussissent dans toutes leurs entreprises. Le gouverneur s’en va les supplier. Chef de la famille, Charles de Longueuil ne laisse pas à ses frères ce coup trop hasardeux. Rassemblant en hâte 100 hommes de troupe et 50 sauvages, il court au-devant des 1 500 guerriers mis en appétit par un premier massacre. Dix contre un !