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À LA BAIE D’HUDSON

Je ne vois pas la raison de ne pas faire ce qu’ils nous ont fait du côté d’Orange et de Manhatte, où ils fournissent aux Iroquois, — contre le traité, — des armes et des munitions et les ont payés pour venir tuer les Français de Montréal ».


II


D’Iberville combat dans le nord depuis trois ans. Il n’a connu que des succès ; son prestige grandit, s’impose. De simple sous-ordre, il est passé commandant. Il peut faire des projets, proposer des plans, exposer des idées.

De projets, sa tête fourmille. Il songe même à chercher le passage du Nord-Ouest. « J’ai entêtement de trouver un passage à la mer de l’Ouest », écrit-il. C’est le rêve qui hante l’esprit des marins, depuis Verazzano, surtout des Anglais. Frobisher, Hudson, tant d’autres, y ont consacré de nombreux et pénibles voyages. Mais il faudra attendre le 19e siècle et MacClure pour en voir la réalité.

Le rêve ne peut qu’effleurer l’esprit d’Iberville. Il a trop de projets d’une utilité immédiate. S’il a l’imagination pour concevoir les œuvres à réaliser, il a le bon sens de l’homme d’action qui choisit parmi ces œuvres celles dont on peut espérer les plus tangibles résultats.