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À LA BAIE D’HUDSON

qualités de chef : initiative, promptitude du coup d’œil, énergie dans l’exécution. Avec ses frères, il avait permis d’exécuter une entreprise d’une témérité folle, du reste admirablement dirigée par cet excellent homme de guerre, le chevalier de Troyes. Gaultier de Comporté allait dire de M. d’Iberville qu’il était « militaire comme son épée ». La baie d’Hudson devenait son affaire. Pendant onze ans, il allait lutter pour en assurer la possession à la France.

Il y passa cet hiver-là. Dans la nuit presque continuelle de la dure saison, quand revenait à l’esprit de Pierre Le Moyne la pensée de La Salle, il ne l’enviait plus. Il avait aussi son domaine : tandis que l’autre établirait la France au sud, lui la consoliderait au nord. Les deux hommes qui partageaient le grand secret, travaillant ainsi aux deux extrémités du continent, réussiraient à fonder leur empire.

Et Pierre pensait à la petite Geneviève qu’il reverrait bientôt, avec l’enfant, né maintenant…