tout ce qui se peut ». Sans boussole dans un pays inconnu, le groupe erre longtemps. Manquant de vivres, il en est réduit à se nourrir de persil de Macédoine et de quelques bécasses. La faim rapproche les ennemis : la dernière journée de marche, le commandant français partage avec Bridgar et son valet une poignée de pois et un quartier de bécasse.
Enfin, ils arrivent au fort Monsipi, où d’Iberville a amené sa prise, avec Sainte-Hélène et les prisonniers du fort Rupert, peu désireux de passer en Angleterre sur un yak. M. de Troyes en est embarrassé. Il les met dans une île, en face du fort, avec vivres et fusils, et défense de traverser, sauf à deux, en cas de besoin.
Restait un fort anglais, Quichichouan, à l’autre bout de la baie, soit à une trentaine de lieues vers l’ouest. Troyes résolut d’utiliser le bâtiment de Bridgar, l’armant des canons pris aux deux premiers forts et de boulets coulés dans un moule de bois avec du plomb et du mâchefer. Iberville commandait le vaisseau, où prirent place aussi Bridgar, Outlaw et la femme blessée. Il ne voulait pas se priver de cette galante compagnie !
Les autres, en canot, arrivèrent bien avant. En-