l’attaquer. Cette fois, les assaillants ne sont que soixante, commandés par MM. de Troyes, de Sainte-Hélène et d’Iberville. Sainte-Hélène va à la découverte : le fort est pareil au premier et le vaisseau de Bridgar, mouillé à une lieue au large.
Pierre Le Moyne voit une occasion merveilleuse d’entrer véritablement en scène. Avec deux canots montés de sept hommes chacun, il se fait fort d’enlever le bateau. Troyes y consent, commençant à connaître son homme. Il lui permet même de choisir son monde et lui assure qu’un détachement sera sur la rive, prêt à le soutenir. Le commandant décide aussi que Sainte-Hélène attaquera le fort : il sait maintenant ces Le Moyne capables de tout. Lui-même appuiera de ses deux canons et pénétrera dans le fort.
Au milieu de la nuit, d’Iberville et son frère de Maricourt s’approchent du navire. Sur le pont, un seul homme de garde, d’ailleurs endormi. « Le reste des gens de ce vaisseau en faisoient autant dans le lit, ne s’attendant nullement à ce réveil matin ». Il était d’usage de frapper du pied sur le pont pour prévenir d’un incident quelconque. Monté doucement, d’Iberville donne ce signal. L’homme de garde se réveille : il l’abat d’un coup de fusil. Au bruit, l’un des autres veut monter sur le pont : d’Iberville lui assène un coup de sabre sur la tête. Ce qui ne l’empêche pas de crier