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À LA BAIE D’HUDSON

pas chargés. Ils avaient attaché deux « volées » de canons de sorte que l’ennemi, s’il les tire, arrachera la palissade. Mais il s’en gardera bien.

Alors Sainte-Hélène d’aller aux ordres.

— Dois-je sauter par-dessus la palissade ?

— Quand on donne des ordres pour attaquer et prendre une place, il n’importe pas de quelle manière on y entre, pourvu que l’on s’en rende maître.

À la bonne heure ! Ce M. de Troyes parle d’or : il ne s’embarrasse pas de scrupules stratégiques comme trop de petits pédants de Versailles. M. de Sainte-Hélène interprète si bien cette parole « qu’il frenchit en un moment après la palissade, l’espée à la main, suivi des srs d’Yberville, Maricourt, La Noue et L’Allemand et de cinq ou six autres qui seuls en purent faire autant de leur détachement. Ils entrèrent ainsi bravement dans le fort, s’emparèrent du canon et ouvrirent la fausse porte qui n’estoit pas fermée à la clef ».

On apporte le bélier pour attaquer la porte de la façade. Pendant ce temps, feu nourri partout. Les assaillants y vont de si bon cœur qu’ils tirent par mégarde sur le détachement des Le Moyne, déjà dans la place : un homme est blessé. La porte cède. L’interprète annonce que les Anglais veulent se rendre. M. de Troyes a beaucoup de mal à arrêter la fougue des Canadiens qui, jetant le cri de guerre des sauvages, Sassa Kouès !