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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE


II


Iberville et Saint-Germain vont reconnaître le fort de Monsipi. De hautes palissades forment quatre courtines flanquées de bastions bien armés de canon. Deux grandes portes aux ferrures imposantes s’ouvrent au milieu des courtines. À l’intérieur de la place, une redoute de trente pieds de hauteur, surmontée d’une terrasse garnie de son parapet, dont les embrasures laissent apercevoir quatre pièces de canon.

M. de Troyes prépare l’assaut avec grand soin. Iberville et Sainte-Hélène attaqueront la courtine qui fait face au bois. Le sergent de Catalogne Laliberté lancera une fausse attaque à la courtine de droite, ses hommes tirant dans les embrasures pour incommoder les canonniers. Quant au chevalier, il se réserve les autres soldats. Il en forme trois petits détachements dont deux doivent mettre les canons hors d’usage et le troisième, enfoncer la porte avec le bélier préparé quelques jours plus tôt. Le plan se résume à faire un feu d’enfer par toutes les ouvertures visibles, tandis que les Le Moyne abattront la palissade.

Les Anglais ne se doutent de rien. Ni gardes, ni sentinelles. La veille de l’attaque, MM. de Sainte-Hélène et d’Iberville s’étaient assurés avec la baguette de leur fusil, que les canons n’étaient