faudra conquérir dans le voyage. Il y aura combat. M. de Denonville a donné instructions à M. de Troyes de « chercher les postes les plus avantageux à occuper… retrancher et fortifier les dits forts, se saisir des voleurs coureurs de bois et autres que nous savons avoir pris et arrêté plusieurs de nos Français commerçant avec les sauvages, lesquels nous lui ordonnons d’arrêter, nommément ledit Radisson et autres de ses adhérents, en quelque lieu qu’il les puisse joindre, lesquels il nous ramènera comme déserteurs pour être punis suivant la rigueur des ordonnances ».
Pierre entre vraiment dans la carrière. À ce moment décisif de sa vie, il revoit sa jeunesse dorée. Dans la danse du feu, les souvenirs reviennent, légers, grisants. Toute son enfance de jeune sauvage peu surveillé : il y avait tant d’enfants à la maison ! Très tôt, il a pris contact avec cette rude nature canadienne qu’il apprenait à dompter. Puis c’avait été la petite école de l’abbé Souart, où on avait pris de bons principes, mais peu d’instruction. On n’était qu’un cadet, il ne fallait pas s’attendre à trop, pas même au petit séminaire colonial. L’aîné, Longueuil, a été dans les écoles de France, mais il sera plus tard chef de famille ! Pierre a rougi plus d’une fois de son ignorance. Il ne peut écrire que par le son : « Vela un extret du raport… Il serait nécessère qu’il y en nallat