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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

le père Silvy ; commandant, le sieur de Troyes ; lieutenant, le sieur de Sainte-Hélène ; lieutenant en second, le sieur d’Iberville ; major, le sieur de Maricourt ; aide-major, le sieur de la Noue ; commissaire des vivres, le sieur Lallemand ; capitaine des guides, le sieur de Saint-Germain. Lallemand avait été le pilote Pierre Allemand de Radisson, en 1682, et de la Martinière, deux ans plus tard.

Plusieurs routes de terre conduisaient à la région du nord. La plus courte était celle du Saguenay. Pour ne pas donner l’éveil aux sauvages et, par eux, aux Anglais, M. de Troyes choisit la route de l’Outaouais, la plus longue et la plus désolée. Le pays était plein d’espions, qui prévenaient l’ennemi de tous les mouvements.

« Ils partirent de Montréal au mois de mars 1686, écrit Bacqueville de la Potherie ; traînèrent et portèrent sur le dos leurs canots avec leurs vivres une bonne partie du chemin dans le bois, où ils trouvèrent les rivières qui avaient chariées (sic). Cette marche dura jusques au vingt juin, accompagnée de beaucoup de fatigues ».

À la vérité, ils commençaient un invraisemblable voyage sur des rivières et des lacs fort dangereux, traînant dans les portages vivres et munitions nécessaires à une longue expédition puis à un siège. Tâche inouïe, surhumaine, où il fallait