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À LA BAIE D’HUDSON

avec lesquels il alla brûler le fort Nelson. Sur l’emplacement, il éleva le fort Bourbon. Il s’empara d’un forban de Boston, le Bachelor’s Delight, puis laissant la garde du nouvel établissement à son neveu, il revint à Québec avec sa prise. M. de la Barre, ne comprenant jamais les circonstances de la guerre en Amérique, remit la prise aux Anglais, sous prétexte que Radisson agissait en interlope. Furieux, ce dernier passa à Paris ; l’ambassadeur d’Angleterre, lord Preston, réussit à l’envoyer à Londres où il épousa la nièce des frères Kirke qui avaient enlevé Québec à Champlain, en 1629. La compagnie de la baie d’Hudson lui confia trois vaisseaux. Il vint brûler le fort Bourbon, malgré les protestations de son neveu, et construire un autre fort à sa place. Québec envoyait dans le même temps M. de la Martinière à la baie du Nord. Il fut bien surpris d’y voir les Anglais. Mais, incapable de les déloger, il revint, après un an, fort penaud et abandonnant l’explorateur Jean Péré aux mains des Anglais. Cela se passait en 1684. La compagnie perdait trois cents mille livres. Elle fit des remontrances au roi, qui lui laissa carte blanche, car il fallait aussi délivrer Péré. Les Associés décidèrent d’envoyer une expédition à leurs frais.

Trente hommes des troupes régulières et soixante dix Canadiens devaient partir. M. de Troyes composa ainsi son état-major : aumônier,