En rade de la Havane, d’Iberville se prépare à fondre enfin sur la Nouvelle-Angleterre qui ne peut lui échapper. Il a une flotte imposante, bien commandée, bien armée, débordant de troupes excellentes : marins, Canadiens, boucaniers, flibustiers, esclaves libérés et ivres de vengeance. Son frère de Bienville attaquera à revers avec ses troupes de la Mobile et les sauvages alliés. Les Espagnols, se rendant enfin à la raison, l’appuieront. Du Canada descendra une autre armée. Enfin, les Anglais vont être chassés de l’Amérique ; ils n’ont plus d’espoir.
Mais une maladie terrible règne à Cuba, le mal de Siam, qu’apportent sur les navires les miliciens recrutés dans l’île. Le père Labat, curé à Macouba de la Martinique, en a laissé une description dans son Nouveau Voyage aux Isles de l’Amérique. Elle commençait par un violent mal de tête et une douleur aigue aux reins, accompagnés d’une « fièvre horrible ». Le malade rendait « beaucoup de sang par la bouche » et des « marques noires, rouges et vertes » ne tardaient pas à paraître sur la peau. Les chirurgiens la soignaient à la mode du