de nous arrêter. » Le gouverneur, 1 758 hommes de troupe, les femmes et les enfants sont prisonniers des Français. D’Iberville, au lieu de s’en embarrasser, stipule qu’ils passeront en Angleterre, mais que, pour chacun, on remettra un soldat ou un marin français prisonnier. En attendant, il laisse, « par famille, deux sauvegardes ». Il y a aussi 7 000 têtes de nègres, « de toutes les marchandises, celle qui a le meilleur et le plus prompt débit en ces pays-là ». Ils passent aux Français.
Des détachements parcourent l’île, s’emparant des animaux domestiques, de l’outillage, des nègres épars. Ils enlèvent les chaudières de cuivre des sucreries, ce qui frappe durement l’Angleterre dans sa source d’un approvisionnement précieux. Elle subit un dommage d’au moins quinze millions : l’une de ses colonies les plus riches est détruite de fond en comble. D’Iberville envoie en France un premier bulletin de victoire, qui fait augurer fort bien de la suite.
Il s’en va ensuite à Saint-Domingue embarquer de nouveaux flibustiers dans les navires pris à Nyèves. Sa flotte devient immense.
À Port-au-Prince, les Anglais le bloquent, mais il les déjoue et se dirige vers la Havane chercher, encore et toujours, des nègres et des flibustiers, qu’il entasse sur ses navires.