pendant six semaines, il y avait fait des sondages, si bien qu’il se déclarait en mesure d’y aller sans pilote. Le seul nom d’Iberville paralysait les Anglais de frayeur. Le gouverneur de New-York avait écrit à lord Bellomont qui en avait informé les lords du commerce. La panique s’était répandue et l’on s’était mis avec frénésie à fortifier les ports de l’Atlantique. Malgré ces préparatifs, les colonies ne se tenaient pas de terreur quand elles apprirent le départ, à l’automne de 1705, de l’escadre française.
Le comte de Chavagnac, lieutenant de Pierre Le Moyne, partit de l’avant, avec la première division. Profitant de l’absence de son chef, il voulut accomplir une action d’éclat, par la prise de Saint-Christophe. À la Martinique, il prend des flibustiers, « la plus grande canaille que l’on puisse voir ». Puis il opère sa descente, commettant « pour plus de trois millions de ravage ». Mais il se songe pas à s’emparer des forts anglais et se déclare dans son rapport « l’homme du monde le plus heureux ». Il se contentait de peu !
Comme il retournait à la Martinique, d’Iberville y arrivait avec sa division. L’effet de surprise était manqué, les Anglais étant prévenus et les nègres de la Jamaïque, sur qui le commandant comptait, dans l’impossibilité de conquérir leur liberté.
Mais rien n’est compromis. D’Iberville renfor-