son frère Jacques et son oncle, le soldat Dufresne. Il suivait les missionnaires ches les Hurons, où il apprenait très vite toutes sortes de dialectes, possédant une grande facilité pour les langues dont son fils Pierre héritera. De là viendront ses succès. Interprète, marchand, il aura un tel prestige auprès des sauvages que, pris par les Iroquois ivres de vengeance, en 1664, il subjuguera les anciens, qui le relâcheront après trois mois de captivité. C’est grâce à lui que M. de la Barre sortira indemne de la campagne ratée de 1684. De la Barre en aura tellement de reconnaissance qu’il le proposera pour le poste de gouverneur de Montréal. Tombé en disgrâce, il ne pourra obtenir pour son protégé ce titre que portera, quarante ans plus tard, le fils aîné de Le Moyne, premier baron de Longueuil.
Ses fils prendront, avec la particule, le métier des armes, celui des nobles. Il ne sera plus question de jouer les interprètes ou les traitants. Comme d’autres colons, dans un pays où les valeurs peuvent se déployer librement, Charles Le Moyne a fondé une famille.
Au mois de mars de cette année 1686, M. le chevalier Pierre de Troyes arrive à Québec pour prendre le commandement de l’expédition.