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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

nes âgées n’étant nullement propres pour ces sortes d’expéditions, et un homme seul hors d’état de marcher étant capable de rompre tout l’ordre d’une marche aussi précipitée ».

Il partira vers le 15 novembre ; en Acadie, il se joindra à Saint-Castin. Suit l’exposé minutieux de son itinéraire et du matériel requis. Cent mille livres suffiront à la dépense, affirme-t-il, pensant à tout, surtout à la crainte des frais qui paralyse les bureaux. Il a tout prévu avec un tel soin que, connaissant son énergie dans l’exécution de ses entreprises, on sent bien qu’il réalisera son plan avec une précision mathématique.

Boston prise, il enverra des partis « ruiner le plat pays jusques aux portes de New-York » qu’il prendra facilement. Les avantages de ce plan sont multiples : « La prise de Boston entraînerait infailliblement après soi la ruine de ce pays si on brûlait les grains : les habitants seraient obligés de se retirer dans la Pennsylvanie pour y subsister ».

« Cet abandonnement affaiblirait beaucoup New-York et le mettrait hors d’état de rien entreprendre ; il n’est rien de plus facile que de réduire les habitants dans cette nécessité, les trois quarts de leur blé passant l’hiver dans les granges : il faut encore remarquer que tous ces grains sortent de la Grande Île qu’il serait très aisé de réduire. Ces choses ainsi exécutées New-York aurait tout