l’hiver. Tout cela concourt au succès de cette entreprise ».
Il ne demande que 1 800 hommes, soit mille Canadiens, 400 soldats et 400 sauvages. Pour une telle expédition, il lui faut évidemment ses Canadiens et ses sauvages : les soldats appuieront l’attaque et tiendront garnison.
Mais il entend bien que d’autres, surtout les officiers de Versailles habitués à la guerre en dentelle, ne se servent pas de son plan pour se prévaloir ensuite de leur hardiesse auprès du roi, malgré l’insuccès qu’ils auront connu et qu’ils attribueront à des causes indépendantes de leur volonté. « Cette proposition paraîtra impossible à bien des officiers qui par leur rang et leur ancienneté auraient lieu d’espérer la conduite de cette affaire, et je ne doute point qu’ils ne s’y opposent, ne se sentant pas assez de force pour se mettre à la tête d’un détachement qui doit être conduit avec la dernière vigueur. Ils ne manqueront pas aussi de persuader autant qu’ils ont été dans ces sentiments lorsqu’il a été question d’aller l’hiver aux ennemis, qui était la saison la plus propre pour les réduire, si on avait mis à la tête d’une jeunesse vigoureuse des gens capables de soutenir la fatigue d’une guerre aussi pénible. Je me donne la liberté de dire que les ennemis de ce pays-là ne doivent point être ménagés, et que la bonne guerre est la plus vive et