Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

D’Iberville a relevé le flambeau tombé des mains de l’illustre assassiné. Dans une course vigoureuse, il l’a porté très loin, presque au bout de la carrière.

La province que La Salle voulait fonder, dans un climat plus propice que celui du Canada, pour en faire le centre de l’expansion française en Amérique, Pierre Le Moyne l’a établie solidement et son frère de Bienville en assurera le progrès. Il reste à exécuter l’autre projet de La Salle : une chaîne de postes pour relier le Bas-Mississipi aux Grands lacs. Grâce à la création des forts à la Louisiane, qui fournissent une bonne base d’opérations, d’Iberville a rendu possible cette réalisation. Les fondateurs sont à l’œuvre : Morel de la Durantaye à Missilimakinac ; Lamothe-Cadillac au Détroit Pontchartrain ; Tonti et La Forest à Saint-Louis des Illinois ; M. Boisguillot au Ouisconsin ; Nicholas Perrot chez les Nadouesious ; Le Sueur, aux mines de cuivre des Sioux ; Greyselon Dulhut au lac Erié ; Juchereau sur l’Ouabache. Les postes déjà fondés se consolident ; d’autres surgissent. L’empire français se forme. Le rêve prend corps.

La tâche de M. d’Iberville ne s’arrêtera pas là. Il a conçu un autre plan, essentiel à son avis : chasser les Anglais des côtes de l’Amérique et, d’abord, de New-York, où la France a commis la faute de