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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE
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Le Canada s’oppose au projet, sous prétexte que les sauvages domestiqués ne se livreront plus à la chasse du castor. D’Iberville de rétorquer que la colonie du nord n’a plus rien à y voir, puisque la Louisiane forme un gouvernement séparé. D’un autre côté, la compagnie s’étant plainte de la surabondance des pelleteries ne devrait pas chercher à en augmenter la production. MM. de Callières et de Champigny allèguent aussi qu’il faut laisser les sauvages près des Français qu’ils aiment.

— Si nous y sommes, s’écrie d’Iberville, il me semble que nous ne sommes pas Anglais.

Quant au castor, il n’en a que faire, répète-t-il, sauf pour se faire payer ses armes.

Afin d’établir l’un des postes d’appui prévus, il envoie Juchereau de Saint-Denis créer des tanneries sur l’Ouabache. Son plan est en voie de réalisation, et son frère en poursuivra l’exécution, après lui. Mais les successeurs de Bienville laisseront les Anglais dominer les Natchez et les Chicachas, à qui ils apprendront même la guerre de forteresse.