Nouvelle-Angleterre, qu’il leur sera facile mesme de prendre, sans quoy les Anglois de la Nouvelle-Angleterre, s’augmentant, se jetteront insensiblement dans la coste de la Floride, qui est séparée de leur pays par les montagnes des Apalaches ».
D’Iberville ne se borne jamais à affirmer. Avec sa minutie habituelle, il fait le dénombrement de tous les postes anglais, depuis les frontières de l’Acadie jusqu’à la Floride. La Caroline, la Virginie et la Pennsylvanie s’étendent de la mer à une chaîne de montagnes très hautes, derrières lesquelles se trouvent les colonies françaises et espagnoles. Ces pays sont bien remplis d’habitants, « les enfants desquels seront obligés de passer ces montagnes pour s’y placer, ce que plusieurs ont déjà fait en différens endroits ».
Faibles en ces parages, les Espagnols surtout doivent craindre les Anglais, qui, alliés aux sauvages, pourraient détruire leurs établissements même dans « l’isle de Cube ». Pour les tenir en échec, les avantages de la Mobile sont évidents : « Quelque chose que l’on puisse dire contre l’establissement que le Roy a fait à la Mobile, c’est le seul qui puisse soustenir l’Amérique contre les entreprises que pourront faire les Anglois de ce continent dans quelques années, qui seront en estat de transporter par le moyen de leur grand nombre de bastiments, en quinze jours, plus de vingt