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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

puissances ». Et, quand le roi lui offre le titre de commandant en chef de la Louisiane érigée en gouvernement séparé : « Je vous puis bien protester, monseigneur, que tous ces discours me feroient prendre la résolution de vous supplier de me dispenser d’accepter l’honneur que le Roy me fait de me donner le commandement en chef de ce pays-là. Mes frères et les amis que j’ay en Canada en souffrent, quoyqu’ils servent très utilement, et mon frère de Maricourt vient de négocier, l’année dernière, la paix avec les Iroquois, ce qui est de la dernière conséquence. A peine vous parle-t-on de luy. Dans les lettres communes et particulières, ils se plaignent tous à moy des chagrins que je leur attire, quoyque innocemment ». Le ministre le rassure : « Vous ne devez ; pas craindre que le service que vous rendrez ; de ce costé nuise à vostre famille en Canada ». Dans la même lettre, il accorde à d’Iberville un brevet de garde de la marine pour son neveu, Charles de Longueuil.

C’est une querelle sordide que lui suscitent les monopoleurs de la traite. Ces gens avaient fait beaucoup de tort au Canada et en avaient retardé le progrès. Ils paralysaient le commerce, payant aux chasseurs moins que les Anglais ; poussant parfois les colons à abandonner la culture pour se lancer dans les bois, ou bien refusant d’acheter les pelleteries, pour en faire la rareté. Voyant un nou-