Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

dès les premières années, dit-il : « Il faudra qu’ils ayent d’autres vues et fassent cultiver de tout ce qu’on cultive aux isles de l’Amérique, et acheter des Sauvages les peaux de bœufs et les pelleteries qu’ils apporteront à la colonie, sans s’embarrasser de les quérir dans les bois. Ce sera un commerce seur, et qui ne les consommera pas dans des despenses sans retour, et ne débandera pas les hommes de la colonie ».

L’élevage serait aussi d’une grande ressource : « On a aussi reconnu que ce pays, qui est le plus beau du monde pour les pasturages, est remply d’une sorte de bœufs qui ont de la laine qui se file aisément suivant les expériences qu’on en a faites en France, et dont les peaux sont beaucoup meilleures que celles des bœufs de France, et mesme que ceux de Hongrie. Ce pays est d’ailleurs propre à plusieurs cultures qui peuvent estre très utiles à la France ». Il revient sans cesse sur cette idée : « Il seroit nécessaire d’envoyer dans ces pays incessamment des familles, surtout des laboureurs, afin que l’on ne soit plus obligé d’y envoyer des vivres… C’est la despense la première et le plus nécessaire joint à un moulin ». Il fait planter diverses espèces d’arbres et transporter des brebis, des cochons.

Il veut exploiter les forêts de la Louisiane, où il y a de fort beaux bois. « Comme les bois propres à construire deviennent rares en France et que les