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À LA LOUISIANE

famille. Organisateur et homme d’affaires, il était assez riche ; aux sommes que lui avaient values ses expéditions au nord ou à Terre-Neuve, s’ajoutait le produit de sa seigneurie de la baie des Chaleurs et de sa cacaoyère de Saint-Domingue. Aussi pouvait-il se passer du concours du roi, quand les bureaux lésinaient trop sur les subsides. « Tant qu’il vécut, il soutint la colonie naissante, non seulement par ses services et ses conseils, mais par de grosses sommes de son bien, qu’il avança sans intérêt, les trésoriers n’étant pas en état d’y fournir ».

La France ne pense qu’aux mines. Il ramène les esprits à la réalité : « Des mines de plomb dont on a parlé, du haut du Mississipi, ce n’est pas un si grand avantage, à ce qu’il me paroist, de faire descendre du plomb de six cents lieues du haut d’une rivière, le tirer de la mine, quoy qu’on le fasse facilement… Cela devient par les suites difficile ». À propos d’une autre entreprise, il écrira : « Une vingtaine de Canadiens sont partis des Tamaroas pour aller dans le Missouri descouvrir le Nouveau-Mexique, pour y commercer des piastres et voir ce que c’est que des mines dont les Sauvages nous ont parlé, qu’ils disent ne valoir rien, parce que c’est du plomb qui est blanc et qui ne fond pas au feu comme celuy qu’ils ont aux Tamaroas, qui est du vrai plomb ».

Ce n’est pas qu’il se refuse à voir l’utilité des mines : il a envoyé Le Sueur reconnaître des gise-