Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
À LA LOUISIANE

cre, pour porter les ordres, ou bien les vivres et les munitions, et ramener les officiers venus lui rendre compte de l’état des travaux ou du progrès des explorations. Il voit à tout, ordonne tout. Il fait lui-même les plans du magasin et d’un bateau de 50 tonneaux qu’il ordonne de construire à l’île, rebaptisée Dauphine, et dont il veut faire un chantier de constructions navales pour utiliser les bois magnifiques du pays. En même temps, il envoie Tonti faire la paix chez les Chactas et les Chicachas, et ramener les chefs de ces tribus à la Mobile.

Enfin, le 15 février, il peut se rendre à l’île Dauphine. Comme les travaux se poursuivent activement, il en profite pour explorer les environs. Le pays a dû être fort peuplé, autrefois, car partout il rencontre des habitations abandonnées « où il n’y a qu’à placer des habitants qui n’auront que des cannes ou roseaux ou ronces à couper pour ensemencer ». Dans un village désert, sur une île, il découvre des idoles qui inspirent la terreur aux sauvages.

« Ce sont cinq figures : une d’homme, une femme, un enfant, un ours et un hibou, faits de plastre à la ressemblance des Sauvages de ce pays. Pour moy, je crois que c’est quelque Espagnol qui, du temps de Soto, avoit tiré en plastre la figure de ces Sauvages. Nous les avons à l’établissement ; les Sauvages, qui les voyent là, sont