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À LA LOUISIANE

Chicachas, où ils ont vu des Anglais de la Caroline.

M. d’Iberville bondit. Les Anglais vont plus vite qu’il ne prévoyait. Tout de suite, il faut partir, occuper les points stratégiques. Mais cet invincible rencontrera un ennemi à sa taille. Il quitte à peine Biloxi qu’une fièvre se déclare, si forte qu’il doit s’arrêter quelques jours. Il connaît trop peu la maladie pour lui accorder beaucoup d’importance. Il se remet bientôt en route, pour aller fonder, à une cinquantaine de lieues, le fort de Maurepas.

Tonti le rejoint alors, venu avec des Canadiens se mettre à sa disposition. D’Iberville, enchanté, renvoie dans les felouques « dix garde-marine et de mes jeans qui ne sont pas propre pour le voyage des terres ».

Il va parmi les tribus, distribuant rassades et vermillon, chantant la paix, fermant les yeux sur les mœurs faciles. En guerre avec les Oumas, les Bayogoulas se sont enfuis de leur village : ces sauvages, entièrement rasés, s’affublent d’une longue touffe de cheveux garnis de plumes sur la tête et d’une autre touffe entremêlée de grelots et de morceaux de cuivres, par derrière ; « de sorte que, quand ils dansent, cela fait un bruit que l’on diroit que ce seroit un messager qui arrive dans une ville ». D’Iberville les envoie chercher dans les