effets, mon frère, et il sera toujours facile de les en empêcher.
Bienville apporte d’autres nouvelles. La corvette anglaise portait des réfugiés français, dont le chef, l’ingénieur Segond, prit Bienville à part.
— Ils étaient bien malheureux sous la domination anglaise, qui ne pouvait compatir à l’humeur française, me dit-il. Il me fit connaître qu’il souhaiterait de tout son cœur, et tout ce qu’ils étaient de Français réfugiés, que le roi leur voulut permettre de s’établir en ce pays, sous son obéissance, avec la liberté de conscience. Ils seraient bientôt 400 familles ici, m’assura-t-il. Il me pria de vous charger de la demande pour eux au roi et me laissa son adresse à la Caroline et à Londres, pour leur marquer l’intention du roi sur cela.
M. d’Iberville s’est levé et marche de long en large.
— Voilà bien ce qu’il nous faudrait. Mais il y a peu d’espoir de l’obtenir. Réfléchissez, que M. de Vauban lui-même s’est vu rebuter quand il a réclamé la « réhabilitation de l’édit de Nantes ». Mme de Maintenon lui a fait défense de parler davantage des gens de religion. Cette vieille calviniste convertie veut faire oublier son passé. Et Sa Majesté, dit-on, se repose sur elle du soin du royaume.
Pierre s’anime.