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À LA LOUISIANE

nord, ces sauvages saluent d’Iberville « à leur manière, qui est, estant proche de vous, de s’arrester, de passer les mains sur le visage et la poictrine et vous passer de là leurs mains sur la vostre, après quoy ils les lèvent vers le ciel, en se les refrottant et rembrassant ». On se « festine » de part et d’autre « de sagamité de bled d’Inde ». Les sauvages montent à bord, où ils s’émerveillent du canon qu’on tire en leur honneur. Du fond des cales, les Français tirent de mirifiques rassades, des haches, des couteaux pour en faire présent à leurs visiteurs. Tous fument, même d’Iberville, qui ne touche jamais au tabac. Aux questions qu’on leur pose par signes, ils répondent « comme de véritables cochons, par une aspiration ». Les explorateurs en tirent peu d’éclaircissement, mais une alliance avec les tribus. Enfin, ils partent, promettant de revenir dans quatre jours avec des peaux de chevreuil. Il y a parmi eux des Bayogoulas, des Mougoulachas et des Anaxis. D’Iberville veut se faire conduire par eux au Mississipi qu’ils appellent Malbanchia et qu’ils fixent à une petite distance. Mais, le lendemain, un autre vient annoncer leur fuite. Ces gens, peu guerriers, redoutent les blancs en souvenir des mauvais traitements que leur ont fait subir les Espagnols. Pierre Le Moyne a cru toucher au but. Mais, il