s’éloigner de l’île du Massacre. M. d’Iberville l’a ainsi nommée.
C’est le 3 février. Partis de France trois mois plus tôt, les navires ont touché terre à Saint-Domingue, où M. Ducasse leur a donné des cartes, douze flibustiers et un marin expérimenté, Laurent de Graff. « Outre que c’est un parfaitement bon matelot, il connaist toutes les roches et tous les ports de ce pays-là jusques à l’entrée du Mexique, y ayant toute sa vie fait la course ». Naguère, il a été l’un des dirigeants de l’attaque contre Carthagène et de l’expédition où les flibustiers ont rançonné la Vera-Cruz à deux millions de piastres. De Saint-Domingue, la division se dirigea vers la côte de la Floride. Avec surprise, les officiers aperçurent un fort. Qui les avait précédés ? Ils y allèrent voir. Assez mal reçus, ils apprirent que des Espagnols de la Vera-Cruz venaient d’élever la petite forteresse. Ainsi les Espagnols, comme les Anglais et les Français, avaient songé à s’y établir en secret. D’Iberville se félicita de n’avoir pas retardé son voyage. Mais il vit que les pauvres diables de Santa Maria de Galvez de Pensacola n’étaient pas à craindre.
Le voyage se continue. À cause du changement de température, la fièvre des îles abat plusieurs personnes. Mais « la maladie n’en veut qu’aux écrivains et aux Canadiens », écrit Pierre,