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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

taine de vaisseau ? La guerre de course ne lui est’ elle pas due ? D’Iberville est un homme selon son cœur.

Il a inculqué, sans peine à vrai dire, ses sentiments à M. de Maurepas que M. de Pontchartrain, le père, l’avait prié de diriger. Au nom de la Louisiane, il devient enthousiaste.

— Monsieur, dit-il à Maurepas, vous, qui êtes jeune et qui avez devant les mains nombre d’années à courir, songez, un peu au plaisir et à l’honneur que cela vous ferait si vous deveniez le fondateur de l’un des plus grands royaumes du monde, comme le deviendrait sans doute celui-là, car il est situé à merveille pour cela.

Les idées de M. d’Iberville correspondent aux siennes. Heureux d’oublier les affaires un moment, il se laisse aller à sa marotte ; il discourt sur la façon d’établir la nouvelle colonie. Mais, fantaisie ou non, ses conceptions sont toujours des plus justes. D’Iberville est tout heureux et étonné de rencontrer dans la haute administration quelqu’un qui ait ce sens des nécessités de l’Amérique : il ne l’avait encore constaté qu’en M. de Frontenac ou M. de La Salle.

En sortant de chez Vauban, Maurepas lui dit :

— Vous irez en Louisiane, songez à vous y préparer.