administrateur ? Alors, cet homme, ce marin qu’il cherche pour la Louisiane ?
— Et maintenant, quels sont vos projets, monsieur ?
— D’abord, monseigneur, je suis fatigué de conquérir la baie du Nord !
À la bonne heure ! Voilà un homme qui n’aime pas à perdre son temps. Le grand commis sourit. D’Iberville sent qu’il faut saisir l’occasion au cheveu.
— Le dessein de M. de La Salle, on pourrait le reprendre, hasarde-t-il.
Et d’exposer un projet d’un bon sens admirable, qu’il se fait fort de réaliser. M. de Maurepas écoute sans mot dire, les mains croisées devant la bouche. Il se décide :
— Allons voir M. de Vauban.
À ce nom prestigieux, d’Iberville n’en croit pas ses oreilles. Liais le futur ministre l’entraîne vers un autre cabinet, où le lieutenant-général pour l’honneur les admet tout de suite. Là encore, réception d’une grande cordialité.
Vauban a toujours aimé les colonies, « sa folie », dit-il. Il a déjà proposé à M. de Seignelay, successeur de Colbert, d’y faire un voyage, mais le roi avait besoin de lui en Europe. Il a toujours aimé aussi les marins. N’est-ce pas lui qui, en 1687, a fait nommer Jean Bart au grade de capi-