L’opinion publique s’en empare et veut bien y voir une grande victoire française. Tout Rochefort le fête. Car les marins espèrent que de cette victoire rejaillira quelque éclat sur leur corporation. « Toute la marine de Rochefort a avoué que ce combat a été un des plus rudes de cette guerre », note Bacqueville de La Potherie.
Un ordre vient du ministre : il veut voir M. d’Iberville sans retard.
Paris. Versailles. Ah ! comme les portes s’ouvrent ! Le Moyne d’Iberville n’est plus le colonial qu’on reçoit avec un sourire de raillerie et que les commis laissent se morfondre sur les banquettes des antichambres, malgré les plus chaudes recommandations. Le héros, car on le tient désormais pour un héros, n’a plus besoin de protecteur. Qu’il se présente, on ira au devant de ses désirs. Le petit enseigne de 1683 va devenir l’un des instruments les plus précieux de la politique coloniale du royaume.
Déjà, il est une puissance. Il le voit bien aux sourires obséquieux des commis, naguère insolents.
M. le ministre n’est pas là. Mais son fils, à qui est assurée la survivance de la charge et qui en remplit déjà bien des fonctions, a demandé de lui amener le marin dès son arrivée. L’huissier va le prévenir. Aussitôt la porte du cabinet s’ouvre et M. d’Iberville passe devant la foule des quéman-