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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

cier. Que faire de ces sans-patrie ? Un débouché s’ouvrait.

Le récollet Louis Hennepin, Flamand hâbleur et colossal, ancien compagnon de La Salle, arrivait en Angleterre et s’offrait à diriger une expédition au Mississipi. Il fondait toutes ses prétentions sur son trop célèbre livre : Description de la Louisiane. La première édition, parue en 1683, portait cette dédicace obséquieuse à Louis XIV : « Il semble, Sire, que Dieu vous avoit destiné pour en estre le maître par le rapprochement heureux qu’il a de vostre glorieux nom au soleil, qu’ils appellent en leur langue « Louis » et auquel, pour marque de leur respect et de leur adoration, ils présentent leur pipe avec ces mots : Tchendiouba Louis, c’est-à-dire : Fume, Soleil. Ainsi le nom de Vostre Majesté est à tous momens dans leur bouche, ne faisant rien qu’après avoir rendu hommage au Soleil sous le nom de Louis ».

La flatterie était un peu grosse pour le goût français. Il allait l’essayer sur l’ancien stathouder de Hollande qui, parlant le français, n’avait pas laissé d’inscrire sur le dôme des Invalides de Chelsea, parmi ses titres : « fouet du roi de France. » Dans une édition de 1697, suivant celles de Paris, d’Utrecht, d’Amsterdam, de La Haye, de Leyde, de Rotterdam et de Bruxelles (le livre se vendait comme petits pâtés, en français, en hollandais, en