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À LA LOUISIANE

milles et des milles après y avoir pénétré, un pilote exercé peut à peine reconnaître les eaux du fleuve. En 1697, des géographes niaient l’existence d’un débouché navigable par la mer. Il importait d’élucider ce point.

Les instructions données aux commissaires de Ryswick ramenèrent l’attention sur un sujet auquel s’étaient toujours intéressés des savants comme l’abbé Bernou ou des amis de La Salle : son frère, l’abbé Cavelier, Joutel, Henri de Tonti. Le chevalier de Rémonville, ami de Bernou, fit présenter au ministre un projet fort bien conçu, mais insuffisant pour entraîner l’adhésion des bureaux. Les événements se précipitaient bientôt.

La paix signée, Guillaume d’Orange oubliait le chiffon de papier. Ce roi d’Angleterre, ignorant l’anglais, parlait « presque toujours le françois », sinon l’allemand. À cause de cette particularité (d’où vient la coutume si favorable à la sécurité du trône anglais en vertu de laquelle le roi d’Angleterre n’assiste pas aux séances du conseil des ministres), le roi s’entourait de Français. D’autant plus que, parmi les dix mille hommes de troupe mis à sa disposition par le parlement, se trouvaient de nombreux religionnaires français. Ces huguenots n’avaient pu obtenir de lettres de naturalisation en Angleterre. Il fallait les licen-