de nettoyer le pont du Pélican. La Potherie reçoit toute cette mitraille, mais son monde, bien couvert, n’est pas atteint sérieusement. La poudre leur barbouille si bien le visage que, écrit La Potherie, « les Anglois me prirent à l’abordage pour quelque Prince de Guinée, car j’entendis une voix qui dit : à ce beau visage de Guinée ».
L’Hampshire tente un effort désespéré pour gagner le vent et tirer à couler bas. La manœuvre échoue. « A mesure qu’ils prolongeaient notre vaisseau nous tirâmes nos batteries, mais nos canons étoient pointés si à propos qu’ils firent un éfet admirable, car nous ne fûmes pas plutôt séparez l’un de l’autre, que l’Hampshire sombra dans le moment sous voile ». Le désastre frappe l’ennemi de stupeur. L’Hudson’s Bay amène pavillon et le Dering, après une dernière salve, prend la fuite. Mais le Pélican, trop délabré, ne peut le poursuivre. Si rude est la mer qu’on ne peut sauver l’équipage de l’Hampshire et qu’on amarine à grand peine l’Hudson’s Bay.
Pierre Le Moyne vient de remporter une victoire éclatante, qui ne doit rien aux circonstances, mais tout à la précision impeccable du commandement. Victoire complète. Non seulement il a détruit la division anglaise, mais il a pris les ravitaillements des forts Nelson et Quichichouan, avec l’Hudson’s Bay. Il a empêché aussi l’Hampshire