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hommes, tous les hommes, ne pouvaient s’empêcher de l’aimer et de faire des folies pour elle.

Parmi ces amoureux de la belle reine d’Écosse, il en est un dont l’histoire est particulièrement attachante. C’est Chastelard.

Pierre de Chastelard, raconte Brantôme, était un seigneur accompli en tout. Occupé de poésie, d’escrime, de paume, c’était un vrai personnage de l’Heptaméron. Poète, beau danseur, brave escrimeur, il brillait parmi « l’escadron volant » de Catherine de Médicis. Mais sa vie tourna au tragique à cause d’une folie.

Marie Stuart vivait en ce temps-là à la cour de France. Elle était reine-dauphine, parce qu’elle avait épousé l’héritier de la couronne. Elle devint Marie de France, quand son mari, François II, monta sur le trône.

Mais le jeune roi régna peu. Bientôt la mort l’emportait et Marie, rappelée par ses sujets écossais, dut quitter la France qu’elle aimait tant. On lui composa une escorte brillante, dans laquelle figurait Pierre de Chastelard. Depuis longtemps déjà, notre beau seigneur aimait la reine éblouissante. Le voyage allait le rapprocher de l’objet de sa flamme et lui donner on ne sait quels espoirs.

On descendit au Petit-Leith. Les puritains, agents de Knox, vinrent, gourmés et hostiles, complimenter la nouvelle reine, fervente catholique « et donc, — pour eux, — un peu diablesse ». Puis, on s’en alla à Édimbourg où la blonde reine s’enferma dans le lugubre château d’Holyrood. Parmi ses rudes Écossais, les délicats Français qu’elle avait amenés avec elle faisaient tache.

Dans ces deux contrastes, entre la religion de la