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appris en Allemagne. Le lendemain, il partait pour son ambassade.

Au retour de Nancy, dès le débotté, il courut au Petit-Pont. À l’enseigne des Deux-Anges, où il voulut se renseigner, la belle lingère ne se trouvait pas et personne ne semblait comprendre de qui il s’agissait. Bassompierre fit enquête aussi au Bourg-l’Abbé : jamais il ne put apprendre quels étaient les corps que les corbeaux étaient venus quérir un soir pour les porter au charnier des Saints-Innocents.

Ce conte fantastique frappa plus tard Chateaubriand qui écrivit à son sujet et qui chercha, en vain, à percer le mystère.

— L’histoire des amours d’Hélène de Tournon, que la reine Margot raconta dans ses mémoires, était si touchante que, à en croire M. Abel Lefranc, Shakespeare s’en est inspiré dans Peines d’amour perdues et dans Hamlet (épisode de la mort et des funérailles d’Ophélie).

Hélène avait passé quelque temps en Bourgogne chez sa sœur Claude, mariée à Philibert de Rye, baron de Balançon. Elle y avait plu au jeune marquis de Varanbon, dont la terre était située près de Balançon. Puis elle était revenue chez la reine Marguerite, à Paris. Elle aimait Varanbon, mais sa mère la gourmanda. Quant à son amoureux, il était destiné à l’Église et son frère n’entendait pas qu’il abandonnât ces projets pour épouser la belle Hélène.

Afin de distraire celle-ci, la reine Margot l’emmena dans les Flandres, où elle s’en allait pour gagner don Juan d’Autriche, fils de Charles-Quint, à la cause de son frère, le duc d’Alençon. Ce