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en outre affligé de parents arbitraires qui se joignent à lui pour rendre la vie impossible à la jeune femme. Fort heureusement, le mari et le beau-père quittent bientôt cette vallée de larmes et laissent une veuve de 22 ans prête à prendre son essor grâce à la fortune héritée du père Geoffrin.

Marie-Thérèse dut habiter avec sa mère et, comme par le passé cacher son érudition. Mais, libre, elle pouvait retrouver des cercles où elle jouissait de la liberté. Bientôt, on se la disputa. Elle se prêtait de bonne grâce aux attentions, mais, jamais, elle ne dérogea d’une conduite au-dessus de tout soupçon. Aussi repoussa-t-elle les avances de Mme de Pompadour et mordit-elle au sang le prince de Conti, homme débauché, dont on l’avait contrainte à baiser la main.

Par contre, elle devint fort amie de Mlle de la Roche-sur-Yon, princesse de Conti, avec qui elle fit un long séjour à Lunéville. Le roi Stanislas Leczinski, exilé de Pologne, régnait alors sur la Lorraine. Il ménagea un accueil enthousiaste aux deux voyageuses et, bientôt, se consuma d’amour pour Mme de la Ferté-Imbault. Il lui parla même mariage, ce qui irrita sa fille, reine de France.

Le prince de Condé, le duc et la duchesse de Chevreuse la cultivent, non moins que les Pontchartrain. Elle s’attache aux parlementaires persécutés par le roi (non sans raison), et à divers hommes d’Église, entre autres au cardinal de Bernis dont elle devient la grande amie.

Toujours passionnée de philosophie, elle n’en reste pas moins entichée de coquecigrues et de déraison. Cette dualité est devenue sa seconde nature et enchante ses amis.