Page:Daviault - Histoires, légendes, destins, 1945.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il fit alors un effort sérieux pour se fixer. Ayant loué une plantation d’ananas, il projeta d’amener auprès de lui sa mère et ses sœurs. Il se mit résolument à l’œuvre. Mais l’aventure l’appela de nouveau irrésistiblement : on lui offrait, pour six mois, la direction d’une plantation de cocotiers aux îles Salomon. C’en était trop pour notre homme. Abandonnant les ananas, il se jeta dans les cocos.

Les six mois passés aux îles Salomon, il entendait honnêtement reprendre son exploitation australienne. Mais son démon le poursuivait. Il reprit ses pérégrinations à travers le Queensland, l’Australie méridionale, l’Australie occidentale, les Territoires du Nord, l’État de Victoria, les Nouvelles-Galles du Sud et la Tasmanie. Après quoi, travaillant de ci de là, il fit le tour de l’Afrique et de l’Asie, puis vagabonda à travers une douzaine de pays européens.

Muspratt passa six mois dans un hospice des Indes, accusé de vagabondage. Il fit divers séjours dans les prisons du Cap, de France, d’Angleterre, d’Égypte, de Serbie, de Hongrie et d’Autriche. Ces petits ennuis lui venaient du fait qu’il voyageait sans passeport et souvent dans la situation peu agréable du rat de cale. De fait, il se fit rat de cale à onze reprises différentes : il devenait spécialiste en ce domaine.

Les circonstances le forcèrent à exercer les métiers de marin, de chauffeur, de garçon de table, de cuisinier, de mineur, de terrassier, de valet de ferme, de bouvier, de modèle pour les artistes, de boxeur poids lourd, de bûcheron, de commis voyageur, d’interprète, de commis, entre autres.

Eric Muspratt explique les raisons qui l’ont amené