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se lisent, je ne dirai pas comme un roman, mais mieux que le plus passionnant des romans, parce qu’on y sent vibrer un homme qui est un spécimen superbe d’humanité.

Avant d’aborder l’analyse de ses œuvres, je me permets de vous présenter mon homme, me guidant du reste sur les détails qu’il donne dans la préface de My South Sea Island.

Eric avait de qui tenir. Son père était un pasteur, qui s’était distingué à Cambridge dans la nage, la course et le canotage. Ces hauts faits le préparaient mal, sans doute, à sa profession. C’est-ce qu’il pensait, doit-on croire, car il abandonnait bientôt la chaire pour les planches du théâtre. De là, il passait dans l’armée. Puis il fut successivement cordonnier, photographe, maître d’école, secrétaire d’un évêque, marin, peintre en bâtiments, voiturier, cocher propriétaire d’une écurie de louage, aviculteur, pêcheur, charpentier de navires et chauffeur de taxi. Sans compter les innombrables métiers qu’il exerçait entre temps et dans les diverses parties du monde.

Le fils de cet homme inconstant naquit en Angleterre en l’année 1899. Il débuta dans la vie, à neuf ans, en qualité de camelot. Sa onzième année le vit apprenti chez un boulanger. Deux ans plus tard, il commençait à apprendre le métier de dentiste.

Tout cela était trop calme pour le garçon. Il se fit donc marin. À la suite de quoi, il devint vagabond à travers les États-Unis, le Canada, le Mexique et Hawaï. Puis il s’en alla aux Antipodes. La guerre le surprit en Australie, où il se chauffait au soleil depuis quelques mois. Il partit dare-dare pour l’Europe, en qualité de soldat. Après quoi, il revint en Australie, âgé de vingt ans.