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quand on ouvre Girl Rebel, vu que Pearl Buck a étudié des personnages de même allure dans son Patriot. La comparaison mène à une constatation intéressante : Pearl Buck, on le voit bien, a parfaitement observé les Chinois au milieu de qui elle a vécu de nombreuses années, mais elle les a observés de l’extérieur. Hsieh Pingying au contraire, — et c’est naturel, — les a observés de l’intérieur. Résultat : les personnages de la Chinoise sont plus près de nous, nous paraissent moins bizarres, font moins exotique. D’où il faut conclure que, malgré ses aspects superficiels, l’homme n’est pas tellement différent sous une latitude ou une autre, et aussi que l’exotisme en littérature est un procédé bien artificiel.

Comme le titre l’indique assez, l’œuvre raconte l’histoire d’une petite personne en rébellion. Contre quoi ? Contre les institutions anciennes : la famille vieux-jeu, la société, etc. Il faut tout dire : Hsieh Pingying est communiste, ou plutôt elle l’a été. Le communisme, pour elle comme pour de nombreux jeunes gens en Chine, a été l’occasion de se libérer de traditions désuètes et paralysantes, mais il les a conduits au patriotisme le plus ardent. C’est justement le sujet que Pearl Buck étudiait dans son Patriot, paru l’an dernier. Mentionnons tout de suite que Girl Rebel n’est pas un roman, mais se compose de l’autobiographie et des mémoires de guerre de l’auteur.

Je ne l’ai pas encore mentionné ? Hsieh Pingying a porté, elle porte toujours l’uniforme de Chiang-Kai-Shek. Ah ! croyez-m’en, les patriotes chinois, hommes et femmes, n’entendent pas le patriotisme à demi ; ils paient de leur personne et, à constater