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bien qu’on désire uniquement l’éloigner de la scène afin d’avoir facilement raison de son pays. Il repousse les offres.

Les Alliés concentrent alors toutes leurs forces pour une suprême attaque contre Curupaiti, forteresse qui les tient en échec. Repoussés, ils perdent 9,000 hommes, tués, et 4,000 prisonniers. Les Paraguayens n’ont eu que 54 tués ou blessés et ils ont ramassé 3,000 fusils, sans parler d’un immense matériel de toutes sortes. Un simple yacht transformé en brûlot a tenu la flotte alliée en respect. La révolution éclate en Argentine et en Uruguay. Le Brésil, tenu bien en main par son empereur, reste seul en lice, mais se voit forcé de porter son effort militaire à l’extrême limite.

Les étrangers d’Asuncion, furieux de la guerre qui les empêche de poursuivre l’exploitation éhontée du Paraguay à laquelle ils se livraient antérieurement, répandent à l’étranger les bruits les plus atroces et les plus faux sur la tyrannie de Lopez. Ils inventent, entre autres, l’histoire des « chemises de peau de Mme Lynch ». Celle-ci, à les en croire, aurait imaginé d’enfermer les espions dans des peaux d’animaux fraîchement tués, puis d’exposer les malheureux au soleil. Les peaux, se rétrécissant, auraient étouffé les victimes. Washburn met à la disposition des calomniateurs son immunité diplomatique. Cerveau brûlé, homme obscur, protégé uniquement par un frère politicien, il y voit le moyen de s’attirer la gloire.

L’Argentine rentre en scène. En effet, l’allié argentin de Lopez qui avait déclenché la révolution selon un plan arrêté même avant le début de la guerre, avait abandonné la bataille dès qu’on lui