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abandonna les vêtements féminins pour ne plus porter que l’uniforme de son grade.

La guerre durait depuis un an, quand le général Estigarriba, chargé d’effectuer une diversion en territoire brésilien, livra à l’ennemi, pour de l’or, la plus belle armée de Lopez.

Le dictateur paraguayen paraissait bien battu. Mais ce diable d’homme avait plus d’un tour dans son sac. Une solide forteresse, mais armée seulement de 3 canons, arrête la flotte et l’armée ennemies à la frontière pendant 6 mois. En même temps, une petite troupe d’élite pénètre en Argentine et en refoule vers le Paraguay 80,000 bêtes à cornes. Désormais, on aura recours à ce procédé pour assurer le ravitaillement : un groupe d’hommes choisis franchiront ou contourneront la ligne ennemie pour atteindre les convois ou les dépôts de vivres. Ce coup de main réussira chaque fois.

Lopez établit trois lignes de tranchées en position ascendante, chacune commandant la précédente, technique qu’on reprendra en 1914. Dans les pays alliés et aux États-Unis, se poursuit une propagande effrénée sur les prétendues atrocités commises par Lopez, propagande alimentée par le ministre des États-Unis au Paraguay, un nommé Washburn, diplomate vraiment étrange. Mais, en même temps, Lopez refuse l’offre du major Maulove, corsaire qui vient de faire ses preuves dans la guerre civile des États-Unis et qui met à sa disposition trois excellents navires.

Malade, Lopez reçoit les plénipotentiaires alliés qui demandent à causer : l’ennemi est disposé à conclure la paix à d’excellentes conditions, exigeant simplement l’abdication du dictateur. Celui-ci sait