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Français et cela lui suffisait. Avec ses maigres ressources, il équipa trois navires montés de Gascons. Il fit mine de se rendre en Afrique, pour pouvoir sortir de France malgré l’hostilité de la reine et pour donner le change aux Espagnols, mais il se dirigea vers les Antilles, où il révéla enfin son but. Il allait en vengeur. Ses Gascons acceptèrent cette mission avec enthousiasme.

Il n’a que 150 hommes avec lui, mais ce sont des Gascons ! Il se renforce de 300 Indiens et il tombe bientôt sur la Caroline, devenue San Matheo où sont « les voleurs et les meurtriers ». Ce n’est pas long. En quelques minutes, la forteresse est aux mains de Gourgues et ses défenseurs, tués ou pris. Il en réchappe 30, que Gourgues fait brancher aux arbres. Mais la forteresse saute à cause d’une mine qu’a placée le commandant avant de s’enfuir.

Les Indiens font à Gourgues un départ triomphal. En France, malgré les rebuffades de la Cour, il est acclamé comme vengeur de l’honneur national. L’entreprise l’a ruiné et le roi est loin de songer à le rembourser. Gourgues se venge du roi en le servant avec héroïsme lors du siège de La Rochelle qui suit bientôt.

Et telle fut la fin des aventures américaines des Français, jusqu’à la reprise des expéditions vers le Canada.

3 juillet 1937.