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par Verazzano. De là, les navires suivirent la côte jusqu’à l’embouchure d’un fleuve qu’on baptisa le Jourdain. Les explorateurs descendirent en chan­tant les psaumes. Dans un îlot, qu’ils appelèrent Charlesfort, ils élevèrent une petite forteresse. C’était dans la Floride.

Ribault ne tarda pas à quitter sa colonie, où il laissait 28 hommes, pour continuer ses explorations. Quand il rentra en France, la guerre civile régnait et Coligny, passé dans le camp des insurgés, ne pouvait plus l’aider. Ribault s’en alla en Angleterre où il publia le récit de son voyage. La reine Elizabeth lui promit la forte somme s’il voulait remettre Charlesfort à un aventurier anglais et il allait s’y résoudre, le protestant en lui l’emportant sur le Français, quand apparurent sur les côtes de l’Angle­terre, dans un bâtiment à la dérive, les colons laissés en Floride qui, après avoir massacré leur commandant et désespérés de ne pas recevoir de secours, s’étaient rembarqués. C’en était fini de Charlesfort.

La paix revenue, Laudonnière (en 1564) repar­tait pour la Floride avec trois vaisseaux. Il alla s’établir à un endroit qu’il nomma la Caroline en l’honneur de Charles IX. Cela n’avait rien de com­mun avec l’actuelle Caroline américaine. Les débuts furent pénibles et Laudonnière échappait de justesse à une entreprise du pirate anglais Hawkins, quand arriva de France une escadre commandée par Jean Ribault, rentré dans le giron de la patrie.

Mais en même temps était partie une puissante flotte d’Espagne pour déloger les Français de la Floride. Les deux escadres se rencontrèrent devant la Caroline et les Français eurent le dessus. Le