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La guerre règne entre l’Espagne et l’Angleterre. Du reste, on se bat partout dans le monde, parce que le dieu de la guerre règne en France. Le 24 juin 1806, une colonne anglaise s’empare de Buenos-Aires par surprise. Si paradoxale que paraisse cette affirmation au premier abord, ce fut le début de la fortune pour notre homme.

Le vice-roi espagnol l’avait tenu à l’écart. Liniers n’avait pas participé à la défense de la ville. Non compris dans la capitulation, il n’a pas juré de garder la paix à l’égard de l’Angleterre. D’autre part, le vice-roi, qui a fui honteusement, est mal vu. Liniers se rend à Montevideo où il expose un plan. On lui donne le commandement des troupes. Pauvres troupes en vérité. En hâte, mais avec méthode, il rassemble les éléments que peuvent fournir les provinces voisines. Il se constitue une armée de 1,300 hommes, bien composée, bien encadrée. Le 2 juillet, il sort de Montevideo à la tête de ses soldats. Il jure qu’il vaincra.

Le 12 août, la petite armée, grossie en route de volontaires nombreux, donne l’assaut à Buenos-Aires. La bataille est rude. Le soir, Liniers reçoit la capitulation de Beresford, le général anglais.

Le bruit de cette victoire se répand dans les colonies. Liniers devient héros du soir au matin. Si bien qu’on le force à accepter la dictature militaire.

Il en profite pour renforcer l’armée, car il prévoit le retour des Anglais. En effet, ceux-ci reparaissent en février 1807 et s’emparent de Montevideo. Ils n’osent, toutefois, s’attaquer à Buenos-Aires.

Au début de juillet, ils s’y décident, forts de 10,000 hommes. Liniers se porte à leur rencontre,