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de cinéma. Ce qui ne l’empêche pas d’être bon écrivain et apologiste vibrant du père Damien. Son livre a eu du succès aux États-Unis, où la critique s’en est fort occupée. Voilà qui nous justifierait d’en parler ici, dans cette chronique de l’actualité littéraire. La vie du père Damien est, du reste, un sujet passionnant.

Joseph de Veuster (qui prit le nom de Damien, quand il entra en religion), naquit à Tremeloo, en Belgique, le 3 janvier 1840. Origine modeste : les parents étaient paysans. Rien ne distingua d’abord l’enfant qui avait plutôt la tête dure et n’apprenait pas trop facilement à l’école.

Devenu adolescent, il suivit son frère aîné, Pamphile, dans la congrégation dite de Picpus. Il y entra parmi les frères convers, vu son défaut d’instruction. Mais il mit tant d’acharnement à apprendre le latin avec son frère, qu’on l’admit à l’étude de la théologie.

Il était encore dans les ordres mineurs qu’il demandait à partir pour les missions des îles Sandwich, à la place de son frère qu’une grave maladie empêchait de s’embarquer.

Peu de temps après son arrivée à Hawaï, l’évêque du lieu lui conférait le sacrement de l’ordre et lui confiait une paroisse immense dans une île éloignée. C’est alors que Damien de Veuster révéla son énergie, son activité débordante et sa débrouillardise. En peu de mois, il transforma l’île abandonnée en une paroisse bien organisée. Un fait montrera son cran. Des sorciers, qu’il gênait, s’étaient réunis dans une caverne, avec bon nombre de naturels dont ils chauffaient le fanatisme par des incantations et les excitaient à tuer le missionnaire.