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écrit pour le simple plaisir. Passionné d’analyse, il poursuivait la vérité psychologique avec la conscience d’un savant, au sens actuel du mot. Plus soucieux d’exactitude que d’élégance, son style n’avait pas la splendeur ou la grâce qui caractérisaient les autres membres du fameux groupe des quatre. Mais quelle solidité, et quelle précision !

Pour se faire une idée de la place qu’occupait Paul Bourget dans le monde des lettres, il est intéressant de se rapporter à un numéro que la Revue hebdomadaire consacrait, le 15 décembre 1923, au jubilé littéraire de l’auteur du Disciple. Il y avait alors 50 ans, en effet, que Paul Bourget avait publié son premier article à la Revue des Deux Mondes.

Voyons un peu la liste des collaborateurs que la Revue hebdomadaire avait groupés à cette occasion : Edmund Gosse, Georges Brandès, Maurice Barrès, Henry de Cardonne, Henry Bordeaux, Léonce de Grandmaison, Charles Maurras, le professeur Faure, Tristan Derème, Marcel Bouteron, Edmond Jaloux, Henri Duvernois, Robert de Flers, Albert Thibaudet, Franc-Nohain, Georges Grappe, Jean-Louis Vaudoyer, Louis de Blois, Albert-Émile Sorel, Marcel Boulanger, Francis Carco, Eugène Marsan, Émile Henriot, Gérard Bauer, Pierre de Nolhac. Un écrivain qui reçoit, en même temps, les hommages d’hommes situés aux pôles opposés comme Maurras et Carco, cet écrivain mérite sûrement l’attention.

On a toujours pris Paul Bourget pour un Auvergnat. C’est une erreur. Son enfance s’est en effet passée en Auvergne, où son père était recteur de l’Académie de Clermont. Mais il a expliqué lui-même que c’était par pur hasard :